Politiques publiques de la culture

Sondage express : les budgets culturels 2011 des Départements

A l'initiative de Culture et Départements, 32 Conseils généraux métropolitains ont participé à ce sondage express. Parmi ceux qui n’ont pas répondu, notons que figurent vraisemblablement des Départements qui n’ont pas souhaité communiquer leurs budgets culturels, compte tenu des fortes amputations budgétaires qu’ils connaissent.

L’année 2010 s’était révélée très difficile pour les finances culturelles départementales avec une baisse médiane se situant aux environs de 10%. Les apparences sont trompeuses en 2011 : la légère augmentation ou le gel des budgets culturels dans certains Départements - sans pour autant d’ailleurs retrouver les financements 2008 et 2009 – peuvent trouver leur explication dans une meilleure connaissance à la même date des conséquences de la réforme fiscale, dans une relative remontée des droits de mutation au deuxième semestre 2010, ou plus prosaïquement dans le fait qu’étaient prévues en mars 2011des élections cantonales …

Les grandes tendances observées

Il convient d’abord de souligner qu’aucun domaine, qu’il relève d’une compétence obligatoire ou volontariste, n’échappe à la réduction des ressources départementales. Les crédits de fonctionnement (patrimoine-musées, action culturelle, agences et organismes associés) enregistrent une baisse moyenne de -2% par rapport à 2010 (hors personnel). Plus de la moitié des Départements sondés affichent une diminution, 18% une reconduction, 30% une légère augmentation.

En ce qui concerne les compétences obligatoires des Départements, la baisse moyenne des budgets des Bibliothèques Départementales de Prêt est de l’ordre de -3% (hors personnel). 42% des BDP départementales connaissent une réduction budgétaire et 34% disposent d’un budget similaire. Pour les

Archives départementales, 61% des Départements enregistrent une diminution, 23 % une reconduction, leurs budgets enregistrent une baisse de -7% en moyenne (hors personnel).

Où portent les baisses ?

La logique nommée « optimisation du fonctionnement », qui se traduit par une baisse « lissée » des crédits, demeure le cas le plus fréquent. Mais certains Conseil généraux ont également établi des choix drastiques : l’île et Vilaine par exemple a réduit son financement de l’enseignement musical de 300 000 €, la Meurthe et Moselle a supprimé ses aides pour les monuments historiques.

Les augmentations sont rares et principalement concentrées sur une politique emblématique : dans les Pyrénées Atlantiques, l’augmentation de 167 000 € du budget de l’action culturelle concerne exclusivement le soutien aux langues régionales basque et occitan. Même logique en investissement : une importante opération patrimoniale dans le Vaucluse, ou la construction d’un Centre des mémoires en Meurthe et Moselle font grossir conjoncturellement les budgets d’investissement.

En terme de personnels, nombreux sont les départs à la retraite qui, ne générant pas de nouveaux recrutements, réduisent le « capital humain » de l’action culturelle départementale, même si des transferts de personnels d’autres Directions viennent parfois suppléer partiellement. Avec la consigne de  « faire à moyens constants », la pertinence et la pérennité des postes sont à chaque fois interrogées à la faveur d’une mobilité externe ou interne, ou d’un départ à la retraite.

Perspectives

15 nouveaux Présidents de Conseil général ont été élus en 2011 et trois départements ont changé de majorité : Jura, Pyrénées Atlantiques et Val d’Oise. Des réorientations sont donc envisageables. Toutefois, même si des points de convergence sont, de manière nouvelle, recherchés entre Départements et certaines Régions, l’avenir s’annonce plutôt sombre pour les budgets culturels des Départements français ; au regard des Budgets Supplémentaires, votés actuellement et souvent réduits à zéro,  c’est un avenir qui pourrait s’écrire de manière proche, dés 2012…

François Deschamps

Président de Culture & Départements

Les départements ayant répondu à l’enquête : Aisne, Allier, Ariège, Aveyron, Calvados, Charente, Côtes d’Armor, Drome, Gironde, Hérault, Ile et Vilaine, Isère, Loire Atlantique, Loiret, Lozère, Marne, Mayenne, Meurthe et Moselle, Moselle, Nièvre, Orne, Pas de Calais, Pyrénées Atlantiques, Hautes Pyrénées, Haut-Rhin, Savoie, Haute Savoie, Yvelines, Vaucluse, Vosges, Territoire de Belfort, Val de Marne.

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